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Sommets et creux

Après une période de turbulence, le brouillard se dissipe enfin.

Les crises ont été une caractéristique déterminante des dernières années : la pandémie en cours, les difficultés des chaînes d’approvisionnement ou encore le conflit en Ukraine. Les craintes d’une récession imminente et l’économie en dents de scie marquée par une inflation élevée, des taux d’intérêt en hausse et la flambée du dollar américain ont exacerbé l’incertitude. Mais à mesure que ces bouleversements se déploient dans le monde, leurs implications se précisent un peu plus. 

On ignore encore si l’économie mondiale entrera effectivement en récession, combien de temps durera la phase baissière et à quel rythme et pendant combien de temps les banques centrales continueront à relever les taux d’intérêt.

Pour autant, il devient manifeste que des progrès ont été réalisés concernant certaines de ces grandes préoccupations. Les chaînes d’approvisionnement semblent se ressaisir, et certains experts annoncent des ventes exceptionnelles à l’occasion des soldes du prochain Vendredi Fou. Les fabricants de semi-conducteurs et de puces sont en train de rattraper la demande et les bonnes affaires pourraient à nouveau se manifester sur le marché jusqu’ici chauffé à blanc des voitures d’occasion. Malgré des fluctuations anxiogènes qui ne se sont pas encore stabilisées, les cours du pétrole semblent vouloir rester dans une fourchette plus étroite. Quant aux confinements liés à la COVID-19, ceux-ci semblent être l’affaire du passé hors des frontières de Chine, les différents pays étant de plus en plus nombreux à adopter d’autres stratégies de gestion du virus.

Enfin, on observe désormais les premiers signes annonçant un ralentissement de l’inflation en réaction à la hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale et des autres banques centrales. Ainsi, au moment où nous atteignons les taux d’intérêt des banques centrales les plus élevés depuis 2007 et un pic des taux d’inflation inégalé depuis les années 1980, nous pourrions enfin bénéficier d’une certaine visibilité quant à la trajectoire économique à venir. Compte tenu des répercussions de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation sur les marchés, il est peut-être temps d’examiner les moyens de composer avec l’environnement actuel.

Rechercher la stabilité dans les actions

La hausse des taux d’intérêt a considérablement renchéri le coût des emprunts et du service de la dette pour les entreprises, plongeant les marchés boursiers dans une spirale baissière (recul de plus de 20 % par rapport au pic). Ceci a une incidence considérable sur la masse monétaire. À mesure que les sources d’« argent facile » s’épuisent peu à peu, les sociétés stables et rentables prennent le devant de la scène, celles qui sont bien capitalisées, dotées de bilans solides et générant des bénéfices élevés et récurrents étant les mieux placées pour assurer la stabilité.

Ce graphique illustre la relation entre la hausse des taux d’intérêt et le resserrement de la masse monétaire. Source : Y-Charts au15 octobre 2022

Quel que soit l’environnement économique, les entreprises bien établies, dont les équipes dirigeantes ont acquis une réputation solide et qui ont fait leurs preuves dans leurs domaines d’activité, constituent des placements attrayants. Or, maintenant que les conditions monétaires se resserrent, la rentabilité et la résilience deviennent plus importantes pour les investisseurs que la promesse de rendements futurs. Dans leur « ruée sur la qualité » les investisseurs sont de plus en plus enclins à privilégier les actions versant des dividendes de manière fiable.

La qualité comme valeur refuge

L’inflation globale se situait encore autour de 8,2 % en septembre, ce qui est nettement supérieur à la moyenne annuelle de 1,8 % de la décennie précédant la pandémie. Ajoutez à cela le fait que les banques centrales relèvent leurs taux d’intérêt pour modérer ces chiffres, et le paysage des marchés commence inexorablement à changer. À l’heure où l’inflation semble avoir passé son pic et s’être installée sur une trajectoire baissière en Amérique du Nord, les titres de valeur reviennent sur le devant de la scène. 

Par définition, les titres de valeur sont des sociétés dont la valorisation est faible et le niveau d’endettement réduit, et qui sont susceptibles de générer des dividendes. Ces sociétés sont généralement bien établies dans leur secteur et disposent en principe d’un certain pouvoir de fixation des prix sur le marché dans lequel elles opèrent. 

Les actions de croissance, en revanche, sont en perte de vitesse, car les investisseurs sont en train de prendre leurs bénéfices et de se tourner vers les actions de valeur, perçues comme plus sûres. Mais cela est peut-être une simplification excessive. 

« J’hésite à dire que nous nous engageons dans une phase de primauté de la valeur sur la croissance », déclare Kevin Headland, co-stratège en chef des placements, Gestion de placements Manuvie. « Ce que je dirais, en revanche, c’est que nous entrons dans une phase où il sera souhaitable de détenir des sociétés de qualité, peu endettées et présentant peu de risques. Cela peut sembler d’un ennui infini, mais n’est-ce pas ce que l’on attend de son portefeuille de placements? » 

Malgré le caractère peut-être un peu trop simpliste de ce terme, les médias grand public ont tendance à définir de telles sociétés comme des « titres de valeur ». Si elles versent des dividendes, il est préférable qu’elles aient un passé bien établi de maintien ou d’augmentation de ceux-ci.

Regain d’intérêt pour les titres à revenu fixe

À mesure que les banques centrales ont augmenté leurs taux, les rendements des obligations gouvernementales de bonne qualité ont également augmenté. Par conséquent, les nouveaux placements en titres à revenu fixe offrent des rendements inédits depuis longtemps. 

« Si l’on regarde en arrière, la grande préoccupation sur le marché des titres à revenu fixe a longtemps été la quête de rendement », rappelle Chris Chapman, gestionnaire de portefeuille principal, Gestion de placements Manuvie. « Désormais, ce rendement est disponible à moindre risque, alors qu’auparavant, les banques centrales vous poussaient, à dessein, plus loin sur le spectre du risque pour essayer d’obtenir ce rendement. »[1] 

La navigation dans le marché des titres à revenu fixe a été plus difficile que ne l’anticipaient certains, mais il est important de se rappeler où nous en sommes dans le cycle de marché actuel. Lorsqu’une récession se profile, les cours des obligations de plus longue durée et de qualité supérieure ont tendance à augmenter. La combinaison de rendements plus élevés et de cours majorés augmente l’attractivité globale des obligations à long terme de qualité supérieure. 

« Le contexte actuel est plutôt favorable. Il est plus facile pour nous de générer un revenu élevé, et, lorsque les marchés exploseront, les titres à revenu fixe donneront de bons résultats; les taux de rendement se comprimeront, préservant le capital, »[2] précise Roshan Thiru, chef, Titres à revenu fixe canadiens, Gestion de placements Manuvie.

La voie à suivre

Malgré la volatilité observée cette année et les grands chocs qui ont eu des répercussions sur l’ensemble des marchés, il semble que nous commençons enfin à voir plus loin. Le rythme de l’inflation semble plafonner et les banques centrales pourraient être proches du point haut de leur cycle de relèvement des taux. 

Il reste désormais à voir si l’économie va plonger en récession (ce qu’elle a peut-être déjà fait). Mais en ces temps incertains, les sociétés de qualité supérieure, peu endettées et qui versent des dividendes, peuvent offrir un certain refuge contre la tempête. 

S’il est une chose dont on peut être sûr à propos des marchés des capitaux et de l’économie, c’est que rien n’est certain. Les chocs à court terme, les élections importantes et les catastrophes naturelles imprévisibles ne manqueront pas de mettre vos clients à l’épreuve, mais les tendances à long terme semblent, du moins pour l’instant, se préciser et indiquer la voie à suivre pour l’avenir.

[1] https://www.wealthprofessional.ca/investments/mutual-funds/how-global-fixed-income-fund-is-seizing-fresh-opportunities/367739

[2] https://www.wealthprofessional.ca/investments/mutual-funds/how-manulife-funds-strategy-thrives-amid-volatility/365130


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