facebook twitter instagram linkedin google youtube vimeo tumblr yelp rss email podcast phone blog search brokercheck brokercheck Play Pause

L’économie des dépenses de consommation

Les trois facteurs clés qui toucheront les Canadiens en 2024


« Ce sont les consommateurs qui donnent le ton aux marchés. »

– Macan Nia, co-stratège en chef des placements, Gestion de placements Manuvie

 

Trois phénomènes importants feront sentir leurs effets sur les consommateurs canadiens en 2024 : l’effet d’entraînement de la hausse des taux d’intérêt, la persistance de l’inflation et l’augmentation du coût de la vie. Ce tiercé malheureux pourrait gruger les consommateurs au point qu’ils doivent concentrer toutes leurs ressources sur les coûts fixes, tels que les remboursements de prêts hypothécaires ou automobiles et les factures des services publics. Puisque les gens serrent les cordons de leur bourse, la consommation d’articles et de services discrétionnaires pourrait ralentir, produisant des répercussions qui entraveront la croissance économique. Compte tenu de l’évolution de la situation cette année, les épargnants doivent faire le point sur leur positionnement avec beaucoup d’attention. 

Pic de taux d’intérêt

Le champ d’influence des taux d’intérêt est très vaste, allant des remboursements de prêts hypothécaires et personnels aux factures d’essence et d’épicerie. Voulant adoucir les pressions inflationnistes, les banques centrales du monde entier ont augmenté les taux d’intérêt à un rythme inouï depuis le début de l’année 2022. Mais elles ont peut-être fini par atteindre un point d’inflexion.

 

« Selon nous, la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada vont probablement demeurer sur l’expectative en ce qui concerne les taux d’intérêt », a déclaré Macan Nia. 

 

Taux des fonds fédéraux américains et taux de la Banque du Canada
De mars 2022 à octobre 2023

Après presque deux années de hausses énergiques des taux d’intérêt, la Réserve fédérale et la Banque du Canada envisageraient un temps d’arrêt.Après presque deux années de hausses énergiques des taux d’intérêt, la Réserve fédérale et la Banque du Canada envisageraient un temps d’arrêt.

 

Maintenant que les banques centrales entrent dans une phase d’attentisme, les consommateurs se retrouvent avec des taux plus élevés sur leurs prêts hypothécaires et personnels et sur leurs marges de crédit. Cela signifie qu’une plus grosse part du salaire net doit être consacrée au remboursement de la dette plutôt qu’à l’achat de nouveaux produits et services. 

Les remboursements hypothécaires causent bien du souci au Canada, surtout pour les personnes dont le prêt est à taux variable. En effet, les taux d’intérêt ont augmenté à tel point que ces produits atteignent un « taux de déclenchement », à partir duquel les mensualités ne suffisent plus à couvrir le segment des intérêts sur le prêt. Il peut en résulter une demande de paiement « ballon » à l’échéance. Ceux qui ont souscrit un prêt hypothécaire à taux fixe ne tarderont pas non plus à ressentir les effets de la hausse des taux, car près des deux tiers d’entre eux l’ont contracté avant que les taux d’intérêt ne commencent à grimper. Cela signifie qu’au cours des deux prochaines années, de plus en plus de propriétaires au Canada renouvelleront leurs prêts à des taux plus élevés, ce qui effritera plus encore le pouvoir d’achat des consommateurs. Mais ce ne sont pas juste les taux d’intérêt qui inquiètent les consommateurs : l’inflation, elle aussi, joue un rôle important. 

Ralentissement de l’inflation, mais persistance quand même

Si nous avons appris quelque chose au sujet de l’inflation au cours des 36 derniers mois, c’est qu’elle est tenace. Au départ, c’était un problème passager associé aux effets de la COVID-19 sur l’offre et la demande, ce qui se traduisait par des hausses de prix. Avec l’effet massif des mesures de relance gouvernementales sur le système, de nombreux ménages ont commencé à regarnir leur bas de laine. À la fin des mesures de confinement, une bonne part de cette richesse excédentaire a été redéployée dans le système, créant une demande encore plus forte, ce qui a entraîné un boom de l’embauche. La pression sur le marché du travail a produit une inflation des salaires, laquelle n’est pas un effet passager.

Avec les hausses salariales, les entreprises ont répercuté ces coûts sur les consommateurs, et les prix de l’essence, de la nourriture, des services et même des voitures d’occasion ont considérablement augmenté au cours des 36 mois qui ont suivi.

Taux d’inflation au Canada
D’octobre 2021 à septembre 2023

Les taux d’intérêt ont freiné l’inflation au Canada, mais il reste encore du travail à faire pour atteindre l’objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada. Les taux d’intérêt ont freiné l’inflation au Canada, mais il reste encore du travail à faire pour atteindre l’objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada. 

 

L’accès des entreprises à des emprunts bon marché se tarit également : le taux à un jour de la Banque du Canada s’établit désormais à 5 %. Celui-ci a des répercussions sur le coût du financement des entreprises, mais aussi sur celui des prêts automobiles et des lignes de crédit, ce qui amène les entreprises à rajuster leurs prix en conséquence. Faut-il s’en étonner? L’épargne excédentaire dont bénéficiaient autrefois de nombreux consommateurs s’est effritée pour atteindre des niveaux historiquement bas, tandis que les soldes des cartes de crédit et les lignes de crédit personnelles atteignent des niveaux inégalés depuis des années.

Le coût de la vie

Le coût moyen des produits alimentaires ayant augmenté de 17,3 %[1] au cours des deux dernières années, il est facile de comprendre pourquoi les consommateurs se sentent de plus en plus pris à la gorge. Si l’on ajoute à cela la hausse des taux hypothécaires et l’augmentation du coût des prêts automobiles et personnels, le coût du service de la dette ne cesse de croître. 

Prêts hypothécaires à trois et cinq ans et taux préférentiel au Canada

Les taux des prêts hypothécaires fixes ont augmenté rapidement au Canada au cours des 18 derniers mois. Le renouvellement à des taux plus élevés risque d’accroître la pression sur les propriétaires de logements.Les taux des prêts hypothécaires fixes ont augmenté rapidement au Canada au cours des 18 derniers mois. Le renouvellement à des taux plus élevés risque d’accroître la pression sur les propriétaires de logements.

« Lorsqu’une grande partie du revenu familial est consacrée au financement de la dette, il faut certainement s’attendre à un contrecoup. »
David Frazer, vice-président régional, Expansion des affaires, Banque Manuvie.


Les Canadiens sont très attachés à la notion d’accession à la propriété. À ce titre, c’est le dernier pays où l’on s’attendrait à voir des défauts de remboursement. La pression financière accrue devrait entraîner un recul des autres dépenses. Compte tenu de ces facteurs, comment se présente l’année 2024 pour un portefeuille type?

Les perspectives pour 2024 

Actions

Dans un contexte de ralentissement économique mondial, de risque géopolitique considérable, d’une inflation moindre mais persistante et de banques centrales déterminées à maintenir les taux d’intérêt élevés pendant plus longtemps, l’absence notable de volatilité sur les marchés boursiers pourrait donner un faux sentiment de sécurité aux investisseurs. En ce qui concerne les évaluations, de nombreux indices mondiaux semblent sous-évalués par rapport à leur évolution historique à long terme selon leurs ratios cours/bénéfice, mais ce n’est pas un phénomène particulièrement accusé. Même si l’indice S&P 500 semble légèrement surévalué, cette valorisation est en grande partie attribuable au redressement des principaux titres de l’indice au cours des 12 derniers mois.

« Dans un tel contexte économique, il est souvent préférable de se concentrer sur la sélection des titres plutôt que sur des régions ou des secteurs en particulier, recommande Macan Nia. De plus, un portefeuille bien diversifié peut nous aider à mieux naviguer sur les eaux agitées que nous pourrions devoir traverser à court terme. » Lisez ici les perspectives complètes de l’équipe Stratégie des marchés des capitaux.

Titres à revenu fixe

 Au début de l’année 2023, on s’attendait à ce que les titres à revenu fixe rebondissent après les mauvais résultats de 2022, mais la persistance de l’inflation et le relèvement plus important que prévu des taux directeurs par les banques centrales ont entraîné une sous-performance. À l’heure actuelle, le « détachement du coupon » des titres à revenu fixe semble être une stratégie judicieuse à privilégier. La Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada surveillent de près les données économiques, et leur prochaine intervention sur les taux pourrait être à la baisse. Une évolution vers une politique monétaire plus accommodante serait de bon augure pour les titres à revenu fixe en 2024. L’équipe Stratégie des marchés des capitaux recommande trois étapes clés à l’égard des titres à revenu fixe. On trouvera ici de plus amples renseignements sur chaque étape et sur ce qu’il faut surveiller dans le marché des titres à revenu fixe.

[1] Toutes les données proviennent de l’outil de suivi de l’indice des prix à la consommation de Statistique Canada (s’ouvre dans un nouvel onglet). Les données sont mises à jour une fois par mois. Consulté en octobre 2023.


Financial Advisor Websites by Twenty Over Ten Powered by Twenty Over Ten